Le cash est loin d’être mort !

Le cash est loin d’être mort !

Depuis le début de la pandémie, en décembre 2019, des informations circulent dans les médias, évoquant d’une part le risque de transmission du virus Covid-19 lors de la manipulation d’espèces (billets et pièces), et d’autre part le recul de leur utilisation dans les points de vente, au profit des paiements électroniques sans contact.

Ces affirmations ne font cependant pas l’unanimité. Aucune étude scientifique ne confirme la dangerosité de la manipulation des espèces, bien au contraire. Et certains groupes d’intérêts peuvent être tentés d’exploiter l’anxiété des populations pour promouvoir un développement accéléré du paiement numérique. La circulation de ces informations a généré un mouvement de refus des espèces dans certains commerces, dans un nombre important de pays.

Numismag donne sur ce sujet, la parole à Marc Schwartz , Président-Directeur Général de la Monnaie de Paris


Les principales banques centrales du monde, dont la Banque Centrale Européenne (BCE), s’appuyant sur l’avis d’experts médicaux, ont eu l’occasion de rappeler que les espèces ne présentaient pas de risque particulier, et qu’il n’existait aucune preuve de transmission du virus par celles-ci.

De nombreuses personnes en situation de vulnérabilité économique (personnes âgées, personnes percevant les minima sociaux) ne disposent pas de carte de paiement. Refuser les paiements en espèces, c’est donc priver ces personnes de l’accès aux produits de première nécessité. En période de crise économique, maintenir le paiement en espèces est une nécessité sociale.

A l’opposé des idées reçues, on ne constate pas de baisse de la circulation des espèces. Bien au contraire, et selon les données de la Banque Centrale Européenne, la circulation des espèces ne cesse d’augmenter dans la zone euro. A fin avril 2020, la valeur des billets en circulation a augmenté de 8,5 % en glissement annuel par rapport à avril 2019, soit la plus forte hausse depuis octobre 2008, et a atteint le niveau record de 1 334 milliards d’euros. A la même date, la valeur des pièces d’euros en circulation atteint près de 30 milliards d’euros, en hausse de 3 % en un an.

Jamais la valeur des euros en circulation n’a été aussi élevée : elle a été multipliée par six depuis l’introduction en 2002 de l’euro fiduciaire (pièces et billets).

« La monnaie, c’est la confiance. Depuis qu’elle existe, elle a été un des cœurs du pouvoir régalien et l’histoire de la monnaie se confond avec l’histoire de la création de l’Etat. Aujourd’hui, il existe une réelle évolution dans les usages en matière de moyens de paiement, accélérée par la crise sanitaire, pour autant, je ne crois pas à la disparition du cash. »

Marc Schwartz 


 

Voici quelques faits et chiffres qui montrent que :

le risque de transmission du virus par les espèces (billets et pièces) est faible et non démontré ;

les espèces (billets et pièces) restent, plus que jamais, un moyen de paiement nécessaire ;

– le cash en circulation continue d’augmenter, y compris depuis le début de la crise sanitaire.

1 – LE CASH UN VECTEUR DE TRANSMISSION, VRAIMENT ?

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ; par sa porte-parole Fadela Chaib, a corrigé des informations publiées par la presse britannique et contesté avoir déclaré que les espèces pouvaient transmettre le virus. Elle a rappelé que les gestes barrière devaient être appliqués dans toutes les transactions, qu’elles impliquent des espèces ou non.

https://www.marketwatch.com/story/who-we-did-not-say-that-cash-was-transmitting-coronavirus-2020-03-06

L’OMS a également rappelé, par la voix de Stephanie Brickman, que le cash est principalement transmis de personne à personne par contact direct et gouttelettes en suspension, et non par des objets, sur lesquels sa durée de survie est limitée.

https://www.euronews.com/2020/03/06/experts-play-down-likelihood-of-banknotes-spreading-coronavirus

• La Banque de France a rappelé par courrier aux principaux acteurs du commerce en France qu’il n’existe à ce jour « aucun élément étayant l’hypothèse selon laquelle les espèces seraient un vecteur favorisant la propagation de virus ». La Banque de France a réaffirmé son message quant au risque de contagion par les espèces, qui est très faible pour tous ceux qui appliquent – comme dans tout geste de la vie courante – les consignes sanitaires de l’OMS. La Banque de France a aussi rappelé que le refus de recevoir des espèces pour une transaction est illégal, et sanctionné pénalement (article R 642-3 du code pénal).

 

Sources : Monnaie de Paris – Numismag©

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