10$ VIOLA DESMOND, première femme sur un billet canadien et premier billet polymère « vertical »

Viola DESMOND a été choisie par le ministre des Finances Monsieur MORNEAU pour figurer sur le prochain billet de 10 $ canadien destiné à la circulation courante. Elle a été retenue parmi une liste restreinte de cinq Canadiennes emblématiques qui, ensemble, illustrent les contributions variées et importantes des femmes à l’histoire du Canada.

Portrait de Viola DESMOND

Viola Desmond reste une icône du mouvement en faveur des droits et libertés au Canada. Femme d’affaires accomplie de la Nouvelle-Écosse, elle a défié l’autorité, refusant de quitter une section réservée aux Blancs d’un cinéma en 1946, après quoi elle a été incarcérée, reconnue coupable et condamnée à une amende. Son procès constitue l’une des premières contestations judiciaires soulevées par une femme noire au Canada pour cause de ségrégation raciale. Elle a souvent été désignée sous le surnom de la Rosa PARKS canadienne.

Entrepreneur prospère

En tant que femme noire de la classe moyenne dans les années 1930 et 1940, Viola Desmond a toujours été une pionnière. Dès les premières années de sa carrière d’enseignante, son ambition était d’avoir son propre salon de coiffure. Le premier obstacle à son projet a été la formation. Comme les femmes noires n’étaient pas admises dans les écoles de beauté d’Halifax, Mme Desmond s’est donc rendue à Montréal, à New York et au New Jersey pour suivre divers cours; elle obtiendra finalement un diplôme du renommé Apex College of Beauty Culture and Hairdressing d’Atlantic City.

En 1937, elle ouvre le salon Vi’s Studio of Beauty Culture à Halifax, qui deviendra un lieu de rencontre pour les femmes de la collectivité. Mais sa vision ne s’arrêtait pas là. Après quelques années, elle fonde la Desmond School of Beauty Culture, qui attire des élèves de partout en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et au Québec. De plus, d’autres activités de son entreprise, c’est-à-dire la fabrication et la vente des produits de beauté de marque Vi’s, génèrent des commandes de toute la Nouvelle-Écosse. Mme Desmond a non seulement été une précurseure comme entrepreneure et modèle pour sa communauté, mais elle a aussi été une inspiration pour ses clientes et ses élèves.

Militante pour la justice sociale

Le 8 novembre 1946, Mme Desmond est en route vers Sydney, en Nouvelle-Écosse, quand sa voiture tombe soudainement en panne à New Glasgow. Pendant que sa voiture se fait réparer, elle décide d’aller voir un film au Roseland Theatre.

Ignorant la politique du cinéma qui impose aux Noirs de s’asseoir au balcon, Mme Desmond demande une place au parterre et paie la caissière. Cette dernière lui remet un billet pour le balcon, puis lorsque Mme Desmond entre dans le cinéma, le placier l’informe que son billet est pour le balcon et qu’elle doit y monter. Croyant qu’il s’agissait d’une erreur, Mme Desmond retourne à la billetterie et demande à échanger son billet. La caissière refuse en lui disant qu’elle n’est pas autorisée à vendre des billets au parterre « à des gens comme elle ». Quand elle comprend qu’on lui refuse le billet en raison de la couleur de sa peau, Mme Desmond retourne courageusement à l’intérieur et s’assoit au parterre. Le gérant du cinéma la confronte, et, comme elle refuse de bouger, appelle la police. Elle est éjectée de force, arrêtée, accusée et reconnue coupable de ne pas avoir payé le cent supplémentaire de taxe d’amusement exigé pour s’asseoir au parterre.

Mme Desmond tente en vain de faire annuler sa déclaration de culpabilité, mais son cas deviendra un jalon de l’histoire des droits de la personne au Canada. La poursuite contre Mme Desmond ayant été montée comme une affaire de fraude fiscale, la vraie question du racisme s’est trouvée ensevelie sous les formalités procédurales. Si elle n’avait pas poursuivi l’affaire, les archives du procès qui nous sont parvenues n’auraient laissé aucun indice de la réelle importance de cette cause, à savoir qu’on lui avait refusé l’accès au parterre en raison de la couleur de sa peau.

La contestation juridique suscitée par Mme Desmond a touché une corde sensible de la communauté noire et a stimulé la prise de conscience croissante de la discrimination raciale pratiquée en Nouvelle-Écosse. Cette affaire a inspiré le changement et a fait partie d’un plus vaste ensemble d’efforts déployés pour accroître l’égalité raciale au pays.

La persévérance de Mme Desmond et l’attention suscitée par son procès ont élargi le mouvement visant à reconnaître l’importance des droits de la personne au Canada.

Une issue tardive au déni de justice

Le 15 avril 2010, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a accordé un pardon absolu posthume à Mme Desmond. Le pardon a été octroyé par la lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse à l’époque, l’honorable Mayann Francis, qui fut la première personne noire à occuper cette fonction en Nouvelle-Écosse, et seulement la deuxième au Canada. Le pardon est accompagné d’une déclaration et d’excuses publiques de la part du premier ministre de l’époque, Darrell Dexter, qui énonce que l’accusation n’aurait jamais dû être portée, et que la condamnation de Viola Desmond était une erreur judiciaire.

Bien que les événements survenus au Roseland Theatre remontent maintenant à 70 ans, la lutte de Mme Desmond pour la justice sociale et son acte de courage singulier continuent de trouver écho chez les Canadiens.

Témoignage de la sœur de Viola DESMOND découvrant le nouveau billet de la Banque du Canada:

Caractéristiques du nouveau billet de 10 dollars « Viola DESMOND »

Il s’agit du premier billet disposé à la verticale à être émis au Canada. Cette orientation permettra de présenter une image agrandie de Mme Desmond et de distinguer la nouvelle coupure des billets en polymère déjà en circulation.

Les images et les symboles reproduits au verso du billet de 10 dollars évoquent les efforts qui ont été et qui continuent d’être déployés pour assurer l’égalité des droits et la justice sociale pour tous les Canadiens.

Le billet est illustré à l’avers par un portrait de Viola DESMOND ainsi qu’une vue de coupe de la bibliothèque du Parlement d’Ottawa et un plan de North End, quartier natal de Viola DESMOND à HALIFAX.

Les symboles nationaux du Canada sont également représentés sur cette face du billet avec la feuille d’érable et le sceau héraldique du Canada, surmonté de la devise nationale du Canada « D’un océan à l’autre ».

Avers du billet de 10 dollars – Viola DESMOND – Banque du Canada

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Au revers du billet, les illustrations comprennent également une image du Musée canadien pour les droits de la personne, le premier musée au monde consacré exclusivement à l’évolution des droits de la personne, à leur avenir et à leur célébration.

On y trouve aussi une plume d’aigle, qui représente la poursuite incessante de la reconnaissance des droits et des libertés pour les peuples autochtones au Canada,  Enfin, un extrait de la Charte canadienne des droits et liberté illustre également ce nouveau billet émis par la banque centrale du Canada.

Revers du billet de 10 dollars Viola DESMOND

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Vidéo de présentation par la Banque du Canada du nouveau billet de 10 dollars

Adopté suite à une consultation publique, procédure nouvelle au Canada, la Banque du Canada a aussi intégré à ce dernier des éléments de sécurité améliorés pour qu’il soit à l’épreuve de la contrefaçon, mais facile à utiliser.

La nouvelle coupure de 10 dollars sera imprimée sur un support en polymère, lequel sert à fabriquer les billets de banque canadiens depuis 2011. Les billets en polymère ont une durée de vie supérieure à celle des billets en papier. Cette coupure de format vertical a les mêmes dimensions et les mêmes fonctionnalités que les autres billets de banque canadiens, et ce changement d’orientation ne devrait avoir aucune incidence sur la façon de manipuler l’argent.

« Non seulement nos billets sont conçus pour être un mode de paiement sûr et durable, mais ils sont aussi des œuvres d’art qui racontent le Canada. Ce billet est de toute évidence à la hauteur, a affirmé le gouverneur Poloz. Je suis très fier de toutes les innovations qui ont mené à ce résultat, que ce soit le processus de consultation publique qui a stimulé une conversation nationale à propos des importantes contributions des femmes qui ont fait l’histoire canadienne, le superbe graphisme disposé à la verticale du billet ou encore ses éléments de sécurité à la fine pointe de la technologie. Les Canadiens pourront l’utiliser avec confiance et fierté. »

Ce nouveau billet de 10 dollars marque l’adoption par la Banque du Canada d’une nouvelle approche d’émission des billets. Désormais, les nouveaux billets seront introduits périodiquement à quelques années d’intervalle et non via une mise en circulation quasi-simultanée des cinq coupures.

Ainsi, la Banque pourra intégrer les plus récents éléments de sécurité à chacun des nouveaux billets qu’elle conçoit, ce qui permettra aux Canadiens de continuer à utiliser leurs billets de banque en toute confiance.

Afin de continuer à célébrer de plus en plus de Canadiens emblématiques, un nouveau portrait et de nouvelles images figureront également sur le prochain billet de 5 dollars. Le moment venu, la Banque lancera un autre processus de consultation afin de solliciter l’opinion des citoyens au sujet de la conception de ce billet de 5 dollars.

À la suite des processus de consultation destinés à choisir les personnalités devant figurer sur le billet de 10 dollars et le prochain billet de 5 dollars, sir John A. Macdonald et sir Wilfrid Laurier, respectivement le premier à occuper la fonction de premier ministre du Canada et le premier francophone à exercer cette même fonction, seront mis à l’honneur sur les grosses coupures lorsque le graphisme de celles-ci sera refait.

Source: Banque du Canada et NUMISMAG©.