Vers la fin des pièces de 1 et 2 centimes d’euro en France ?

Vers la fin des pièces de 1 et 2 centimes d’euro en France ?

Les pièces de 1 et 2 centimes d’euros en cuivre vont-elles bientôt disparaître en France ? Le rapport Cap 2022, qui a été publié le 20 juillet par le comité d’action publique, préconise d’arrêter la production des pièces de 1 et 2 centimes d’euro. Il souligne que cela a été fait en Belgique (2014), Irlande (2015) et Finlande (2002). L’utlisation de ces pièces est également limitée au Pays-Bas (2004) et en Italie (2018). Ce comité composé d’une trentaine d’experts a été chargés en octobre 2017 par le Premier ministre Édouard Philippe de proposer des pistes de réformes afin de réduire les dépenses publiques.

Selon le comité, la production de ces petites pièces coûte cher. En effet, fabriquer une pièce de 1 centime d’un 1,3 g d’acier cuivré de 1,67 mm d’épaisseur, coûte 1,2 centime. Selon un Eurobaromètre, publié en décembre 2017, les Européens craignent que la disparition des 1 & 2 centimes n’entraîne une nouvelle hausse des prix. Ils craignent que les commerçants soient enclins à arrondir les prix à l’euro supérieur. Et ce n’est évidement pas une bonne nouvelle pour la Monnaie de Paris, car la fabrication de ces deux pièces représente 80 % du volume d’activité de Pessac ! Le tirage de la pièce d’un centime en 2015 avait été de 287 millions exemplaires. et celle de 2 centimes, de 199 millions exemplaires.

Pour l’heure, le gouvernement n’a pris aucune décision.

Réduire la dépense publique

Ce comité d’expert va même plus loin en préconisant de supprimer à plus long terme les espèces et les chèques. Cette réforme « zéro cash » a bien évidement pour objectif de réduire la fraude fiscale et donc d’accroître les rentrée d’impôts et aussi de mieux tracer les transactions. De fait les paiements dématérialisés (carte bancaire, virement, paiement par mobile) seraient donc rendus obligatoire et cela sans montant minimum.

Aller progressivement vers une société sans espèces

La disparition des pièces de 1 et 2 centimes d’euro fait parti en réalité d’une orientation de politique économique  qui a pour finalité la disparition de l’argent liquide dans l’UE. Déjà la BCE milite pour la suppression du billet de 500 euro. Seule l’Allemagne freine sur ce sujet pour l’instant.

Pour le moment, la fabrication des billets de 500€ est suspendue mais le billet de 500€ a toujours cours légal.

On commence également à entendre quelques voix  en faveur de la suppression du billet de 200 euros.

Pour les experts, le modèle est la Suède, pays qui met en place une société sans cash. La proportion de paiement par cash est tombée de 40% en 2010 à 15% en 2016 pour le plus grand plaisir des banques Suédoises. Les baisses de 2016 et 2017 ont été les plus importantes jamais enregistrées. Ce mouvement de fond est unique au monde par son ampleur. Le chèque n’est plus utilisé depuis 20 ans. Le virement bancaire est surtout l’application Swish, qui permet de transférer de l’argent en temps réel d’un compte à un autre et sans commission (pour le moment…), est devenue l’un des modes de paiement les plus courants. Ultime étape de cette dématérialisation, de nombreux commerces n’acceptent plus l’argent liquide. La Suède pourrait donc devenir bientôt le premier pays du monde à se passer d’argent liquide d’ici 2030.

L’abandon du cash rendra les citoyens totalement captifs des Banques privées.

Les premiers effets pervers que l’on peut prévoir serait une panne informatique d’ampleur qui pourrait priver toute une population de moyen de paiement. C’est ce qui est arrivé dans une des régions de Suède récemment. On pourra aussi compter sur les interventions de groupes de hackers des services secrets de certains Etats qui se frottent déjà les mains. Rien de mieux pour mettre un état à terre que de bloquer ses systèmes de paiement. On est loin des fausses livres sterling fabriqués par les allemands au cours de la seconde guerre mondiale, mais cela sera encore plus efficace!

 

Pourtant le paiement par cash ne s’est jamais aussi bien porté, malgré le développement d’alternatives aux espèces


La demande en monnaie fiduciaire demeure dynamique dans la zone euro, en dépit de l’évolution des modes de consommation et du développement de nouveaux moyens de paiement qui contribuent à réduire le recours aux espèces. Ainsi, en un an, la valeur totale des billets et des pièces en euros en circulation, dans le monde, a crû de 4,0% selon le bulletin publié par la Banque de France en juillet 2018 sur le secteur fiduciaire.

En 2017, La production des pièces est réalisée par la Monnaie de Paris à été de 710,8 millions d’unités, en baisse par rapport à 2016 avec 750 millions d’unités.

En France, il y a une prépondérance des pièces cuivrées (1, 2 et 5 centimes). Celles-ci représentent près d’une pièce prélevée sur deux (46,9 %). Cette situation s’explique par le faible retour de ces pièces aux guichets de la banque centrale. Une part importante des pièces cuivrées reçues par le public est en effet stockée ou perdue.

À fin 2017, les émissions nettes françaises de pièces ont atteint 3,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 4,4% en un an (NDLR: par émission nette, il faut comprendre écart entre pièces distribuées par la BDF depuis ces guichets, déduction faîtes des retours de pièces à ses guichets ou ceux des opérateurs en charge du recyclage des pièces et billets).

 

Sources : Monnaie de Paris – Banque de France – NUMISMAG©

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Newsletter signup

RECEVEZ GRATUITEMENT
LES ACTUALITÉS

Merci de patienter

Merci pour l'inscription

×