Médaille du SENAT 2018, gravée par NICOLAS SALAGNAC et éditée par Arthus BERTRAND
- septembre 22, 2018
- par
- Pierre
Le Sénat a lancé début 2017 un appel à projet pour la création de la nouvelle médaille des Sénateurs.
Dans une première étape, Nicolas SALAGNAC avait fait une proposition dessinée, avec comme cahier des charges de travailler sur un module d’un diamètre de 50 mm et d’y faire figurer les devises « Liberté, Égalité, Fraternité » et « République Française » sur les deux faces de la médaille.
Au revers devait figurer un cartouche dans lequel serait gravé le nom du récipiendaire.
L’éditeur de la médaille est la Maison Arthus-Bertrand.
Description de la médaille
L’avers :
Plaquées sur elle par le souffle bienveillant de la liberté, les couleurs de la France et de l’Europe habillent et dévoilent une Marianne aussi fière que moderne, aussi féminine que volontaire, aussi esthétique que dynamique… Dans l’élan d’un pas de danse qui sacre la paix comme notre bien le plus précieux.
Ces drapeaux sont marqués par les couleurs héraldiques : lignes horizontales pour le bleu ; le blanc reste vierge et des lignes verticales pour le rouge.
En fond, la devise de la France est gravée, marquée en creux, «Liberté, Égalité, Fraternité » et en relief «République Française».
Les sources d’inspirations de Nicolas SALAGNAC sont notamment la Victoire de Samothrace, la Liberté guidant le peuple de Delacroix et la Semeuse d’Oscar Roty (premier Grand Prix de Rome en 1875).
Le revers:
Cette face est composée d’une vue des deux hémicycles du Sénat. En fond, sept statues de marbre entre huit colonnes représentent les grands législateurs et hommes d’État de l’Ancien Régime et de l’Empire (Turgot, Molé, d’Aguesseau, L’Hospital, Colbert, Malesherbes et Portalis).
L’artiste a souhaité insuffler un rythme dynamique tracé par les pupitres stylisés des Sénateurs, le sigle du Sénat et un cartouche.
Ces sculptures sont reproduites par réduction sur des matrices en acier par Arthus-Bertrand.
Un bloc d’acier (la matrice) est positionné sur un tour à réduire à gauche. Une empreinte de la sculpture est faite en résine, elle est donc à l’envers et en creux. Elle est fixée à droite. Un palpeur va suivre l’ensemble de la surface du modelé et reproduire les formes rencontrées sur le bloc d’acier avec un outil de coupe. Cette étape est longue et précise, il faut ébaucher dans un premier temps et terminer par « la passe de finition », pour graver les détails dans l’acier.
La gravure main des matrices en acier par Nicolas Salagnac
Fin Juillet 2017, Nicolas Salagnac récupère les deux matrices pour les retravailler.
C’est ici que le graveur vient supprimer toutes les traces du passage de la machine et les petites erreurs d’usinage, sur les matrices.
Cette étape se fait avec des burins frappés au marteau, des ciselets, des traçoirs, des mats… Le graveur médailleur redessine et souligne les lignes de force des motifs. Tout cela grâce à un microscope qui permet à l’œil de guider la main et l’outil, dans un petit cercle de 50mm2… Des zones sont polies, ciselées…
Ainsi, la lumière, future partenaire incontournable, viendra, par son passage, souligner les bas-reliefs, les détails et les douceurs de la future médaille.
C’est la finition main, le graveur donne ici son « coup de patte » et la vie à la future médaille.
Pour finir, l’édition des médailles par Arthus-Bertrand
Ainsi gravées, les matrices sont traitées thermiquement et deviennent utilisables par l’éditeur. En 2017, le Sénat confie l’édition de ses médailles à la Maison Arthus-Bertrand, qui maîtrise depuis plus de deux siècles toutes les exigences et tous les secrets nécessaires à cet effet.
Les matrices positionnées sur une presse, vont marquer médaille par médaille des flans d’argent et de bronze. Après cette phase d’estampage, les médailles sont usinées au diamètre 50 mm, puis patinées. La finition par la patine apporte la touche finale à la médaille et met en valeur l’œuvre de l’artiste. Cette opération est restée dans la tradition artisanale car toutes les médailles sont reprises et finies à la main.
Ce n’est qu’à la fin de ce long processus, et en respectant toutes ces étapes que naît véritablement la médaille.
La médaille est ainsi un témoin durable tant par son esprit que par sa matière.
Sources: site personnel de Nicolas SALAGNAC et NUMISMAG.