Exposition LOIRE ATLANTIQUE TERRE DE TRESORS – collections Musée DOBREE

Pour la première fois, le musée Dobrée expose l’ensemble de ses trésors monétaires découverts dans le département depuis un siècle et demi. Du 5 avril au 29 septembre 2019, au château de Châteaubriant, près de trois mille pièces, mises au jour dans une quarantaine de communes de Loire-Atlantique, sont ainsi présentées. Ces trésors, véritable patrimoine archéologique, retracent l’histoire du département depuis les Gaulois jusqu’au début du XXe siècle, les relations commerciales, la situation politique et militaire…

Cette exposition, gratuite pour les visiteurs, est aussi l’occasion de découvrir les métiers indispensables à l’étude et la compréhension des trésors monétaires : les archéologues, les restaurateurs et les numismates. Visites guidées, ateliers jeune public et parcours de visite pour les enfants sont également proposés.

La mise en place de l’exposition a demandé beaucoup de travail

à l’équipe de Gildas SALAUN

 

Une scénographie trés éllaborée pour mieux mettre en valeur

les Trésors du Musée DOBREE

 

 

 

 

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Une exposition à découvrir en famille en 6 parties

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Réparties en quatre grandes séquences chronologiques, près de 3 000 monnaies mises au jour en Loire-Atlantique et conservées par le Musée Dobrée sont présentées et étudiées comme autant de documents archéologiques témoins de l’histoire politique, économique, commerciale et militaire de notre département. Parallèlement aux pièces, sont aussi révélées les techniques d’investigation (archéométrie) et toute la chaîne de compétences mobilisées au sein de Grand Patrimoine de Loire-Atlantique pour faire parler ces archives du sol : archéologues, restaurateurs et numismates.

 

 

Cette riche collection, d’abord constituée et documentée grâce à l’engagement d’amateurs éclairés membres de la Société Archéologique de Nantes et de Loire-Inférieure, est aujourd’hui étudiée, analysée et valorisée afin de restituer au plus grand nombre, et de façon vivante, la valeur du patrimoine monétaire de la Loire-Atlantique.

Tout au long de l’exposition, les plus jeunes sont invités à une véritable chasse au trésor ! Munis d’une carte ancienne, ils répondent à des questions à choix multiple afin de découvrir le code qui leur permettra de déverrouiller le cadenas d’un vieux coffre en bois…

 

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Qu’est-ce qu’un trésor ?

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Un trésor est un ensemble de monnaies dissimulées dans un même contexte archéologique, volontairement ou accidentellement. Un trésor doit être trouvé par le pur fait du hasard. Le terme de trésor n’inclut aucune notion de valeur, il peut s’agir de pièces d’or, d’argent ou de cuivre.

 

 

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L’exposition en chiffres

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41 200 : nombre de pièces du trésor le plus important découvert en Loire-Atlantique.

2 934 : nombre de pièces présentées dans l’exposition.

2 200 ans : âge de la plus ancienne pièce exposée.

112 ans : âge de la plus récente pièce exposée.

108 kg : poids du trésor le plus important de Loire-Atlantique.

48 : nombre de communes de Loire-Atlantique représentées au sein de l’exposition.

 

 

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1ère période : les découvertes avant les pièces

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L’apparition d’une forme de monnaie (vers 1600 à 500 av. J.-C.) À l’âge du bronze, l’Armorique connaît une importante production de haches qui présentent des similitudes dans leur forme générale. Celles-ci n’ont aucune fonction utilitaire, car elles ne tranchent pas, mais elles sont accumulées et dissimulées dans des dépôts comptant parfois des centaines d’exemplaires.

Plusieurs caractéristiques permettent de penser qu’elles ont servi de monnaie.

 

Leur dispersion géographique donne l’impression qu’elles servaient de moyen de paiement lors d’échanges commerciaux. Leurs tailles variées permettent d’y voir l’existence de valeurs différentes. La variété de leurs motifs géométriques (lignes, points, cercles) fait penser à des marques identitaires de groupes humains. D’après ces éléments, sept variétés principales ont été définies pour les haches dites « à douille » surtout produites à partir de 1 000 av. J.-C.

Ces variétés permettent de les classer selon leur lieu de fabrication (Tréhou, Brandivy…). Ni outils, ni armes, mais très présentes sur le territoire, les haches en bronze sont considérées comme les prémices de la monnaie.

À voir : les dépôts de Saffré, de Ruffigné et de Treillières.

 

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2e période : les trésors antiques

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Du statère gaulois aux pièces romaines (vers 200 av. J.-C. à 450 ap. J.-C.)

La monnaie apparaît en Armorique au 4e siècle av. J.-C. grâce aux mercenaires gaulois qui ramènent des pièces d’or grecques (statères) de Philippe de Macédoine (382-336 av. J.-C.). Les Armoricains reproduisent les monnaies macédoniennes puis introduisent des éléments iconographiques propres, comme un cheval à tête humaine. La qualité de l’or alla décroissant et l’argent finit par le remplacer avant la conquête romaine (50 av. J.-C.).

Après la conquête, les Gaulois n’utilisent que les pièces impériales romaines. Au 3e siècle, l’Empire se déchire. Les monnaies circulant alors en Armorique sont aussi bien frappées par l’empereur romain, que par son adversaire l’empereur gallo-romain. Il s’agit d’antoniniens, petites pièces de cuivre recouvertes d’argent. Dans les régions éloignées de Rome, des difficultés d’approvisionnement en numéraire s’ajoutent à la crise politique. Pour y remédier, des autorités locales organisent la frappe de « monnaies complémentaires ». Longtemps considérées comme des « imitations barbares », à cause de leur mauvaise exécution, elles sont le produit d’ateliers locaux mal connus.

À voir : les trésors de Pannecé II, de Haute-Goulaine, de La Chapelle-Launay, de Rezé, de Besné et de Nantes ainsi que des trouvailles isolées gauloises et gallo-romaines.

 

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3e période : les trésors du Moyen Âge

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De l’or, puis de l’argent… puis, de l’or, de l’argent et du cuivre ! (vers 500 à 1500)

Le Moyen Âge commence par l’époque mérovingienne (du 5e au 8e siècle) caractérisée par la frappe uniquement de pièces d’or dans de nombreux petits ateliers. En Loire-Atlantique par exemple, on frappe des monnaies à Nantes, Rezé, Port-Saint-Père, Déas (Saint-Philbert-de-Grandlieu), Campbon, Besné et Béré (Châteaubriant).

Du 7e au 13e siècle, l’argent remplace totalement l’or et la frappe des monnaies est concentrée dans les principales cités. Dans notre région, seules Rennes et Nantes frappent des deniers d’argent.

En 1265, la réforme de Saint Louis marque durablement l’organisation monétaire du royaume. En complément des deniers de billon (alliage argent et cuivre), le roi crée le gros d’argent, valant douze deniers et l’écu d’or, valant plusieurs centaines de deniers. Le roi créait ainsi « des grosses coupures », plus pratiques pour le grand commerce.

À côté du roi, les grands seigneurs s’autorisent progressivement à frapper ces monnaies de forte valeur.

Profitant de la désorganisation du pouvoir royal due à la guerre de Cent Ans (1337-1453), les ducs de Bretagne frappent leurs premières pièces d’argent et d’or au 14e siècle.

À voir : les trésors de Nantes, de Piriac, de Pontchâteau, d’Oudon, de Savenay, du Gâvre, de Guérande, de Saint-Herblon, de Varades, de Soudan et de Blain ainsi que des trouvailles isolées mérovingiennes et médiévales.

 

 

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4e période : les trésors après la Révolution

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Les premiers francs (vers 1800 à 1900)

En 1795, la Convention (1792-1795) définit le franc comme nouvelle unité monétaire se divisant en 100 centimes. Il fallut cependant attendre le Consulat (1799-1804), et la loi du 27 mars 1803 (7 germinal An XI dans le calendrier révolutionnaire) pour mettre fin à la coexistence avec le système monétaire hérité de l’Ancien Régime.

 

Cette loi, dite « du franc germinal », va régir l’organisation monétaire française pendant 120 ans. Elle traverse tous les régimes politiques successifs, les révolutions et ne sera abandonnée qu’après la Première Guerre Mondiale et la grave crise économique qui suivit.

Le système est basé sur un rapport or/argent établi à 15,5 grammes d’argent pour 1 gramme d’or. Le « napoléon » est la pièce en or de 20 francs. Le franc est une pièce d’argent de 5 grammes et le centime est une piécette de cuivre d’1 gramme. À partir de 1865, cette organisation monétaire est étendue à la Belgique, la Suisse et l’Italie, puis l’Espagne et la Grèce en 1868, puis d’autres pays encore… Les frontières monétaires tombent, c’est « l’Union latine » qui perdure jusqu’en 1927.

 

 

À voir : les trésors de Clisson, de Saint-Philbert de Grandlieu et du Pouliguen.

 

 

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5- Contes et légendes de trésors en Loire-Atlantique…

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Documents archéologiques, les trésors sont aussi des objets oniriques qui ont marqué notre imaginaire collectif. Ils nourrissent de nombreuses légendes locales que l’on vous raconte au creux de l’oreille dans un espace immersif et méditatif. Un exemple :

 

Le trésor des korrigans guérandais

« Les korrigans de la côte guérandaise possèdent une grotte dans la falaise, près de Trégaté, où ils amassent les richesses issues de leurs rapines de naufrageurs. Une Fée des houles les conseille et teste la bonté des hommes, déguisée en mendiante. Elle proposa un jour à un paludier charitable d’accéder à ce trésor grâce à une clef magique et un anneau d’invisibilité. Il réussit ainsi, à la nuit tombée, à s’emparer d’un sac d’or et de diamants qu’il cacha sous une pierre. Cupide, il revint sur les lieux au lever du soleil au moment où ses objets magiques perdaient leurs vertus. Le bougre se retrouva prisonnier des korrigans. Il allait être étouffé sous un tas d’or, châtiment ordonné par le chef de la tribu, quand surgit la Fée des houles. Lui reprochant sa cupidité, elle lui retira le bénéfice de la nuit et lui laissa la vie sauve en lui offrant néanmoins, pour sa bonté première, un plat d’étain rempli, trois fois par jour, de tous les mets possibles. »

 

Extrait de Les mari morgans et autres légendes de la mer de Patrick Denieul et Pascal Moguérou.

 

 

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6 – Espace ludique

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À la fin du parcours, les plus curieux peuvent en découvrir davantage encore grâce notamment à une carte interactive offrant la géolocalisation de tous les dépôts monétaires exposés. Cette carte permet de consulter des textes, des agrandissements photographiques, des documents d’archives et des articles de presse.

Pendant ce temps, les enfants peuvent lire des histoires ou s’amuser à colorier les dessins à la plume réalisés par les numismates des siècles derniers ou encore se prendre pour de véritables petits restaurateurs de pièces archéologiques.

 

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Informations pratiques

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« Loire-Atlantique, une terre de trésors » Une exposition présentée par Grand patrimoine de Loire-Atlantique au Château de Châteaubriant

Tout public – entrée gratuite

Exposition ouverte du 5 avril au 29 septembre 2019 Informations au 02 40 28 20 20 ou chateau.chateaubriant@loire-atlantique.fr

Horaires d’ouverture:

Du 5 au 30 avril : du mercredi au dimanche de 14h à 17h30

Du 1er mai au 29 sept. : du mardi au dimanche de 10h30 à 18h

è Le soir après la fermeture de l’exposition, place au mystère !

Pendant toute la durée de l’exposition, rendez-vous chaque premier jeudi du mois pour une nouvelle histoire contée.

Les jeudis 2 mai, 6 juin, 4 juillet, 1er août et 5 septembre à 18h30. Tout public – gratuit.

Conférences

Tout public – gratuit – jauge limitée

« Quand les ducs de Bretagne battaient monnaie »

Samedi 3 août à 18h30 et dimanche 4 août à 11h.

 

Gildas Salaün, responsable du médaillier du musée Dobrée et commissaire de l’exposition Loire-Atlantique, terre de trésors dévoile avec la grande passion qui l’anime, les secrets de la frappe de monnaie au Moyen Âge.

Visites guidées de l’exposition du mardi au dimanche à 15h et 17h (du 5 au 30 avril, uniquement le week-end à 15h)

Tarifs des visites guidées : Gratuit pour les moins de 14 ans / tarif réduit : 2 € / plein tarif : 3 €

Pour les groupes et les scolaires, les visites guidées se font uniquement sur réservations.

Visite en langue des signes française

Dimanche 28 avril à 15h30 – durée : 1h.

Tarifs des visites guidées : Gratuit pour les moins de 14 ans / tarif réduit : 2 € / plein tarif : 3 € Nombre de places limité – réservation conseillée : chateau.chateaubriant@loire-atlantique.fr

 

Atelier famille

3€ par participants – Réservation conseillée – nombre de place limitée

Dessine ta monnaie – à partir de 6 ans

La fabrication d’une pièce de monnaie nécessite du temps et plusieurs étapes. Après la découverte et l’observation de quelques œuvres de l’exposition Loire-Atlantique, terre de trésors, enfants et parents créeront le croquis de leur propre pièce de monnaie.

Tout public – durée : 1h

Mercredi 10 et 17 avril, à 14h30 et 16h

 

Les rendez-vous de l’histoire vivante, reconstitutions historiques et savoir-faire anciens

Atelier monétaire et francs archers – En lien avec l’exposition

Samedi 3 et dimanche 4 août de 10h30 à 18h. Tout public – entrée gratuite.

Pendant ce week-end estival dédié à l’histoire vivante, la frappe de monnaie est à l’honneur. Dans son atelier, la confrérie des Lombards reproduit les gestes anciens pour fabriquer les pièces comme celles présentées dans l’exposition Loire-Atlantique, terre de trésors. Ainsi vous pouvez repartir avec vos propres deniers frappés.

Mais s’ils vous ont été vendus par Faux-Jeton, le changeur de rue de la confrérie de l’arc en main, leur valeur n’est pas garantie ! Celui-ci est venu de loin avec ses compères du camp des artisans de la guerre, fameux francs archers qui vous abreuveront d’histoires, pas toujours véridiques et pourront vous initier au tir à l’arc (à partir de 6 ans), cette fois avec tout le sérieux nécessaire.

 

 

Sources: Département de Loire Atlantique Musée Dobrée, Gildas Salaün et NUMISMAG©.