Bientôt la fin des pièces de un et deux centimes d’euro

Bientôt la fin des pièces de un et deux centimes d’euro

Dans le nouveau programme de travail de la Commission présenté mercredi 29 décembre par madame Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, on trouve la liste des initiatives destinées à réduire la bureaucratie Européenne. En 43e position figure le projet de suppression des un et deux centimes d’Euro avec une «proposition de règles d’arrondi uniformes» concommittante.

Déjà en 2006, la Commission souhaitait une rationnalisation de la gestion des pièces de 1 et 2 censt en Europe. Une communication de cette dernière au Conseil européen et au Parlement européen précisait:

« La production des pièces libellées en euros relève de la compétence nationale. Comme les décisions sont prises de manière décentralisée, une partie des avantages et des gains d’efficacité liés au regroupement disparaît, notamment la coordination de la fabrication et/ou du stockage des pièces.

Par exemple, le cadre actuel n’exclut pas que certains pays décident de frapper des pièces supplémentaires alors que d’autres pays disposent de stocks excédentaires de pièces de la même valeur unitaire. On pourrait donc examiner les possibilités d’amélioration, notamment en ce qui concerne les trois valeurs unitaires les plus petites (1, 2 et 5 centimes d’euro) qui représentent ensemble quelque 80 % en moyenne de la fabrication de nouvelles pièces.

Elles produisent un revenu monétaire faible tandis que le coût de production et les dépenses connexes (transport, emballage, etc.) sont élevés par rapport à leur valeur nominale.

Comme la diversité des faces nationales empêche dans une certaine mesure l’échange ou le transfert des stocks de pièces entre pays, et empêche peut-être aussi d’améliorer l’efficacité de la production de masse, certains États membres peuvent être prêts à envisager la possibilité d’utiliser des petites pièces ayant une face nationale « standard » pour couvrir une partie de leurs besoins en ce qui concerne les trois valeurs unitaires les plus petites.

D’autres possibilités pour créer et/ou profiter des synergies dans la production et stockage des pièces devraient être examinées, notamment en coopération avec la BCE afin de bénéficier de son expérience dans ce domaine » (réference: COM/2006/0862 final).

 

L’idée actuelle de suppression des pièces de 1 et 2 cents taraude les membres de la commission européenne. Elle est loin d’être nouvelle car, dès 2013, Bruxelles avait estimé que mettre fin à la frappe des pièces de un et deux centimes ferait gagner du temps et de l’argent à l’ensemble des pays memebres de l’Union Européenne.

Les pays memebres de l’Union européenne économiseraient ainsi 1,4 milliard d’euros sur la fabrication, le stockage, le transport et la comptabilisation de ces pièces.

Le coût de production de la pièce de 1 cent est supérieur à sa valeur faciale, et comme nous l’a précisé la Mintmaster de la Monnaie Royale de Belgique, madame Ingrid Van Herzele, les coûts de production reviennent à 1.20 cent pour une pièce de 1 centime.

 

De plus en plus de pays de la zone euro optent progressivement pour la règles des arrondis.

Les pays qui ont officiellement supprimé les 1&2 centimes:

Belgique
Le gouvernement belge incitait, depuis 2014, les commerçants à arrondir les sommes au multiple de 5 centimes le plus proche. Depuis 1er décembre 2019, il est obligatoire pour tous les paiements en espèces ou mixtes comme par exemple, carte et espèces. De plus la fabrication par la Belgique des pièces de 1 et 2 cents a été stoppée, à l’exclusion des pièces insérées dans les sets monétaires pour collectionneurs.

Sauf que dans la pratique…
Les banques et les commerçants belges cherchent a se procurer des pièces de 1 et 2 centimes aux Luxembourg et en France pour faire face à leurs besoins. Cette fuite des 1&2 centimes du Luxembourg vers la Belgique est un problème car cela correspond à un transfert de charge au détriment du pays qui continue à les fabriquer.

Irlande (depuis 2015)

Finlande (depuis  2002)

L’utilisation de ces pièces est également limitée au: 
Pays-Bas (depuis 2004), la règle de l’arrondi n’est pas imposée. Elle est appliquée de manière volontaire par les commerçants qui le souhaitent.

et en Italie (depuis 2018).

Des pays résistent comme l’Estonie qui a décidé fin 2019 de faire frapper dix millions de petites pièces aprés une réflexion de plusieurs moins portée à la connaissance du public en Estonie.

Il n’y pas de projet d’arrêt de production de ces pièces en Allemagne.

Quand à la France, Bercy étudie la piste. Mais l’arrêt de la fabrication des 2 pièces n’arrangerait pas les affaires de la Monnaie de Paris qui a son activité en grande partie basée sur la frappe de ces deux petites valeurs faciales…Le rapport CAP22 avait en son temps préconisé la suppression de ces deux valeurs faciales et du cash, de manière plus générale.

 

La règle de l’arrondi, exemples:


Un paiement de 10,02€ passera à 10,00€

Un paiement de 10,06€  passera à 10,05€.

Par contre, si le paiement se termine 3, 4, 8 ou 9 centimes, l’arrondi se fait vers le haut,
il passera de 10,04€ à 10,05€ ou encore de 10,08€ à 10,10€.


 

Cette règle ne s’applique pas aux achats en ligne, payé par paiement électronique.

 

Un but: Réduire la dépense publique


Un comité d’expert Européen va même plus loin en préconisant de supprimer à plus long terme les espèces et les chèques. Cette réforme « zéro cash » a bien évidement pour objectif de réduire la fraude fiscale et donc d’accroître les rentrée d’impôts et aussi de mieux tracer les transactions. De fait les paiements dématérialisés (carte bancaire, virement, paiement par mobile) seraient donc rendus obligatoire et cela sans montant minimum.

 

Aller progressivement vers une société sans espèces


La disparition des pièces de 1 et 2 centimes d’euro fait parti de cette orientation politique et économique qui a pour finalité la disparition de l’argent liquide dans l’UE.

Déjà la BCE a décidé la suppression du billet de 500€. On commence déjà à entendre quelques voix en faveur de la suppression du billet de 200 euros. La pièce de 5 centimes fera certainement la prochaine victime de cette guerre du cash.

L’abandon du cash rendra les citoyens totalement captifs des Banques privées, toutes commissionnées sur les paiements digitaux, alors qu’elles le sont trés peu sur l’usage du cash. Avec les paiements digitaux, elles disposent également d’une source inépuisable de datas sur la consommation de leurs clients. Ces données seront une source de profit conséquente au moins aussi importante que les commissions perçues directement sur l’usage des moyens de  paiements digitaux.

En Europe, le cash est un moyen de paiement quasi-gratuit. C’était une des grandes réussite de l’Europe et de l’acceptation populaire de l’Euro.

Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater que nous nous dirigeons, tout doucement, vers la suppression du cash.

 

Sources : BCE – NUMISMAG©

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