Italie 2018 : Chant du cygne pour les pièces de 1 et 2 cents d’euro

Italie 2018 : Chant du cygne pour les pièces de 1 et 2 cents d’euro

Un comité parlementaire italien s’est réuni le week-end dernier et a décidé l’arrêt en 2018 de la production des pièces de 1 et 2 cents pour la circulation en Italie.

Cette décision suit celle prise au fil des années par d’autres pays d’abandonner la fabrication pour la circulation des deux plus petites valeurs faciales de la série divisionnaire en euros. La Finlande a été le premier Etat à légiférer sur l’abandon des pièces de 1 et 2 cents. Elle a été suivi par l’Irlande et la Belgique. Les Pays Bas ont préféré la concertation et ont pratiqué de facto la fin de la production de pièces de 1 et 2 cents. En contre-partie, les syndicats professionnels se sont engagés à procéder à l’arrondissement des prix au multiple de 5 cents le plus proche.

Il convient de préciser trois points toutefois:

La BCE fixe le montant global de la valeur faciale pouvant être frappée par chaque Etat. Mais il est de la compétence de chaque Etat de répartir ce montant global entre les différentes valeurs faciales de la série divisionnaire. Ce sont donc les Etats membres qui décident de produire ou non des pièces de 1 et 2 cents. L’Allemagne a ainsi rappelé à plusieurs reprises son attachement pour ces deux valeurs.

Ensuite, les pièces de 1 et 2 cents restent un moyen légal de paiement au sein de la zone euro. Certes certains pays ont décidés de ne plus les produire. Cependant, un client allemand peut payer un achat en Belgique avec des pièces de 1 et 2 cents, alors que ce pays ne les produit plus et que les prix sont arrondis.

Enfin, les séries divisionnaires pour numismates vendues par la Belgique, l’Irlande, les Pays bas ou la Finlande contiennent toujours les pièces de 1 et 2 cents. Cela s’explique par le fait que les pièces de 1 et 2 cents constituent toujours officiellement des moyens de paiement dans ces pays.

 

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Les arguments en faveur ou contre la production de ces valeurs sont toujours les même. Les partisans de l’abandon de la fabrication des pièces de 1 et 2 cents pour la circulation avance le cout prohibitif de fabrication et un coût de production in fine plus élevé que la valeur faciale de la pièce. Cela se traduit pour l’Etat par un revenu de seigneuriage négatif. L’usage de ces pièces est réduit. Beaucoup de distributeurs automatiques les refusent. Enfin qui n’a pas stocké ces petites pièces qui s’accumulent dans un vase ou autre pot, comme le souligne Sergio Boccadutri, membre du comité parlementaire italien. Un volume conséquent est tout simplement perdu.

Les opposants à l’arrêt de la fabrication de ces pièces avancent le fait que leur suppression serait facteur d’inflation au moins sur les prix de détail. Les commerçants pratiqueraient un arrondi systématique aux multiples de 5 cents supérieurs. Les Monnaies Nationales constateraient une baisse d’activité car beaucoup frappent essentiellement des pièces de 1 et 2 cents depuis le passage à l’Euro. En France, la frappe de ces deux valeurs faciales représente un volume de commande important pour la Monnaie de Paris. C. BEAUX, ancien PDG de la Monnaie de Paris, s’en est encore inquiété avant de quitter son poste au 31 mars 2017. Les commandes de l’Etat français sont par ailleurs en baisse constante depuis plusieurs années. L’activité régalienne de frappe de monnaie est de plus en plus faible dans les résultats de la Monnaie de Paris. Enfin les usagers de l’euro restent très attachés à ces deux petites pièces, notamment en France et en Allemagne.

Il est à craindre toutefois que ces deux valeurs seront un jour abandonnées. La décision de réformer des moyens de paiement appartient toutefois à la commission européenne. C’est une décision qu’elle pourrait prendre lorsqu’une majorité de pays de la zone euro auront décidé l’abandon de la fabrication de ces deux pièces. L’Allemagne représente à ce jour le point de résistance le plus fort à cette réforme. Mais pour combien de temps…

Source: NUMISMAG.

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