Les Bullion coins, Eldorado pour les Monnaies nationales ?

Les Bullion coins, Eldorado pour les Monnaies nationales ?

Selon la définition qui en est donnée le plus souvent, les « bullion coins »  sont les pièces qui sont destinées aux épargnants qui souhaitent thésauriser une forte valeur dans un tout petit volume de métal précieux. La mesure de référence en terme de métal fin est en général l’once de Troyes, c’est-à-dire 31,8g dans notre système de poids et mesures. L’once de Troyes trouve ses origines en France. Cette unité de mesure des métaux précieux née à Troyes était en usage au Moyen-Âge les jours de foires ou de grands marchés.

Les pièces éligibles en tant que « bullion coins », ou pièces pour investisseurs, varient d’un pays à un autre. On peut toutefois établir plusieurs caractéristiques proches ou communes concernant la date d’émission, le titre de métal fin et la nature même de la pièce.

Les pièces considérées comme des « bullions coins » sont en principe relativement récentes. Elles doivent être postérieures à 1900 aux USA et postérieures à 1800 en France, par exemple. Dans nombre de pays, le législateur considère en effet que des pièces plus anciennes en métal précieux peuvent avoir une valeur numismatique, ou valeur de collection, plus importante que la valeur d’investissement.

Le titre doit être le plus fin possible. Exprimé en millièmes, il doit se rapprocher le plus possible de  999/1000ème. Dans la plupart des pays, les « bullion coins » ont un titre qui ne peut être inférieur à 900/1000. La législation française sur l’or d’investissement fixe elle même le seuil de l’or d’investissement à 800/1000éème.

Nombres de monnaies nationales dans le monde émettent chaque année des « bullions coin ». On peut citer par exemple le cas du Canada, de l’Australie ou de la Nouvelle Zélande. Les pays producteurs d’or sont donc les premiers à avoir investi le secteur des bullions coin. Mais d’autres pays leur ont emboité le pas. En Europe, c’est le cas notamment de la Monnaie d’Autriche qui a battu des records de ventes en matières de « bullion » coins en or et argent avec la série «Vienna Philarmonic». Le dernier bilan publié par la Monnaie d’Autriche, pour l’année 2015, indique que celle-ci a vendu au total des bullions coins en argent et en or pour un montant de 900 millions d’euros!

En 2016, la « Royal Mint » anglaise a également indiqué avoir réalisé des ventes records de pièces d’investissement.

Globalement, la demande d’or d’investissement mondiale est 5 à 9 fois plus forte qu’avant 2008, date de la crise financière. 2016 a été l’une des 5 meilleures années en terme de résultats financiers pour les instituts émetteurs de pièces d’or d’investissement.

Elles sont toutefois vendues par les instituts monétaires émetteurs à un prix supérieur à la valeur du métal précieux qu’elles contiennent. Cette écart est appelé « prime ». Celle-ci se justifie par les coûts de production, de marketing et de distribution qui sont venus s’ajouter au coût de l’or contenu dans la pièce.

Les principales pièces reconnues internationalement comme «bullion » coins sont:

  • Les Krugerrands d’Afrique du Sud
  • Les American Eagles des états-unis
  • Les Vreneli suisse
  • Les golden Nuggets d’Australie
  • Les Panda chinois
  • Les Maple leaf canadiennes (littéralement feuilles d’Erable)
  • Les Vienna Philarmonic autrichiennes, seules pièces « bullion » à avoir une valeur faciale exprimée en euros
  • Les 20 francs françaises émises jusqu’en 1914.

En  France, la définition qui est donnée par le code général des Impôts de l’or d’investissement, fixe le seuil à un titre de 800/1000éme.

Dans la plupart des pays, les bullions coins peuvent être des pièces ou des jetons monétiformes.

Par exemple les pièces de la série Vienna Philarmonic sont des jetons. Certes elles ont une contre-valeur en euro mais qui est bien plus faible que la valeur du métal précieux qu’elle contient. En outre, ces pièces ne sont pas considérées par la législation autrichienne comme des pièces circulantes.

Cas inverse, les pièces de 20 francs or frappées de 1808 à 1914 sont considérées comme des « bullion coins ». Elles ont effectivement circulé en France.

Longtemps les «bullion coins » ont été considérées comme un gadget.

Or, depuis plusieurs années, ce marché est en pleine croissance dans un contexte de crise économique et politique mondiale. Bref, deux circonstances qui inquiètent les investisseurs et les poussent à s’intéresser aux « bullion coins ».

Ce fait peut sembler d’autant plus paradoxal dans la mesure où le contexte économique est déflationniste. Il semble bien que la principale motivation des investisseurs soit une défiance persistante vis à vis du système bancaire en général. Cela les incite à thésauriser, sous forme de « bullion coins », les liquidités dont ils disposeraient.

Source: NUMISMAG

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