Découverte d’un trésor numismatique à L’abbaye de Cluny

Découverte d’un trésor numismatique à L’abbaye de Cluny

Centre culturel et religieux majeur de l’Europe médiévale, l’abbaye de Cluny à révélé un nouveau trésor. Des archéologues viennent d’y découvrir, dissimulé sous l’ancienne infirmerie, un trésor constitué de pièces d’or et d’argent du XIIe siècle ainsi que des objets précieux. A la mi-septembre, l’équipe d’Anne Baud, enseignant-chercheur à Lyon-II et d’Anne Flammin, ingénieure au CNRS, réalise des fouilles sur l’ancienne infirmerie de l’abbaye. Soudain, des pièces commencent à tomber au fond de la zone de fouille. Plus de 2200 deniers et oboles en argent, en majorité émis par l’abbaye de Cluny, ainsi que 21 dinars arabe en or enfermés dans une peau tannée, étaient regroupés dans un sac en toile. Sur les 2200 pièces, il y a plus une soixantaine d’oboles (demi-deniers). Les deniers ont été frappées dans la première moitié du XIIe siècle et les dinars d’or ont quant à eu été frappés de 1121 à 1131 en Espagne et au Maroc, dans des espaces contrôlés par la dynastie berbère des Almoravides. Ce sac renfermait également une «parole de salutation dans un contexte religieux»,ainsi qu’une feuille d’or repliée de 24 grammes. c’est le plus grand trésor médiéval et monastique qui ait été découvert en France jusqu’a présent.

 

Deniers et oboles en argent sur le lieu de fouille

 

Les dinars d’or frappés de 1121 à 1131

 

Il y avait également une bague sigillaire en or avec comme inscription «Avete». Cet objet est le plus précieux de ce trésor et daterait du XIIe siècle. Il est serti d’une intaille de l’époque de l’Empire romain représentant un dieu ou un empereur. Cet anneau permettait de sceller avec de la cire des correspondances ou des coffres.

 

 

L’intaille précieuse datant de l’Antiquité romaine, représentant un buste d’empereur, enveloppée dans un tissu.

 

Le spécialiste des monnaies Vincent Borrel, explique la présence des dinars du fait de l’existence en Espagne de prieurés Clunysiens qui témoignent des échanges entre l’ordre de Cluny et les Andalous. Il pourrait s’agir d’un don direct des Rois Catholiques d’Espagne. Des possibilités envisageables quand l’on sait que Cluny était l’un des monastères les plus influents du Moyen Âge, au centre d’un large réseau d’échanges. Le spécialiste estime que « le trésor devait permettre de se payer entre trois et huit chevaux, l’équivalent d’autant de voitures aujourd’hui. La somme est donc assez élevée pour un individu, mais loin d’être énorme à l’échelle de l’abbaye, puisqu’elle représenterait seulement une semaine d’approvisionnement des moines en vin et en grains ».

L’ordre de Cluny implantait des prieurés dans tout le monde occidental médiéval. Grâce à ce vaste réseau à travers l’Europe, les importantes possessions de Cluny faisaient remonter leurs revenus jusqu’à la maison mère. L’ordre de Cluny était autorisé à frapper sa propre monnaie depuis le XIe siècle.

 

Le site de la découverte

Mais qui a bien pu cacher ce butin, et pourquoi à cet endroit ? « Un religieux a peut-être voulu enfouir son pécule, avance prudemment Anne Flammin. Le lieu de la découverte pourrait aussi être lié au cellérier, le moine qui gérait les dépenses alimentaires du monastère. »

Le trésor a été découvert juste en dessous du niveau de la strate médiévale. Cet ancien bâtiment médiéval a été démoli et ses restes ont été déblayé au XVIIIe afin de permettre la construction de la nouvelle abbaye. Ce qui est extraordinaire c’est que les ouvriers de l’époque avaient arrêté de creuser à seulement dix centimètres de la cache.

Sources: CNRS, Université Lumière Lyon, Numismag

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