Exposition 2017 du CNA – Représentation de la femme en numismatique

Exposition 2017 du CNA – Représentation de la femme en numismatique

  • novembre 21, 2017
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Le club numismatique d’Argenteuil a organisé entre le 28/10/2017 et le 12/11/2017 une exposition numismatique consacrée à la représentation de la femme sur les pièces, billets et médailles. Cette exposition, qui a eu lieu dans le village de CHAHAIGNES à proximité du MANS, a été très favorablement accueillie. Ce projet était soutenu par l’équipe municipale de la commune qui a prêté une salle ainsi que la logistique nécessaire à la tenue de cette exposition. Le Club numismatique d’Argenteuil a tenté de classifier les émissions numismatiques évoquant la femme au travers de différentes thématiques internationales et intemporelles.

Exposition 2017 du CNA - club numismatique d'Argenteuil

L’équipe organisatrice

Exposition 2017 du CNA - club numismatique d'Argenteuil

 

La femme, figure allégorique de la numismatique:

Sur beaucoup d’objets numismatiques, la femme est représentée comme une allégorie, une déesse de la mythologie. Elle incarne au 19 et 20ème siècle, un idéal politique ou technologique. Ainsi, la banque d’Angleterre imprima ses premiers billets avec comme illustration une femme, BRITANNIA, sorte de déesse protectrice, assise à côté d’une pile de pièces de monnaie. L’ensemble devait symboliser la Grande-Bretagne, sa prospérité et sa puissance économique au début de la révolution industrielle puis au cours de l’essor de son secteur financier. En France, Les premières représentations d’une femme à bonnet phrygien, allégorie de la Liberté et de la République, apparaissent sous la Révolution française. Cette figure allégorique s’appelle MARIANNE. En Allemagne, elle s’appelle GERMANIA. Chaque pays a ses propres symboles, celui d’un état nation. Elle représente une image de la femme inventée et désincarnée. La monnaie procède d’une manifestation de souveraineté nationale. Il est donc logique de retrouver ces figures allégoriques sur les moyens de paiements voire les médailles commémoratives émises par ces états nations.

De même, les médaillistes français du courant Art nouveau ont eu également recours à ce type de représentation proche de la mythologie, autre source d’inspiration récurrente en matière de numismatique moderne (à partir du 19ème siècle). Raymond PELLETIER (1907-1988) a ainsi représenté une figure allégorique féminine sur une médaille du mérite pour les salariés de la branche de la construction électrique.Il en est de même du graveur Paul Marcel DAMMANN (1885-1939) qui a représenté l’électricité et le progrès dans ce domaine sous les traits d’une femme, la « fée électricité », pour une médaille émise pour le compte  de la CPDE.

 

Médaille électricité Pelletier - club numismatique d'Argenteuil

Raymond PELLETIER

Médaille électricité Darmann - club numismatique d'Argenteuil

Médaille de la Compagnie Pour la Distribution d’Électricité (C.P.D.E.) par Dammann

Le même DAMMANN a représenté sous les traits d’une femme IRIS, association générale des auditeurs et téléspectateurs.

Médaille électricité Dammann- club numismatique d'Argenteuil

IRIS – L’Association Générale des Auditeurs et Téléspectateurs par P.M. Dammann

La femme au travail:
Elle a également été très largement représentée dans le cadre de ses activités professionnelles. Dans une période où le monde rural était encore prédominant, comme en France au début du 20ème siècle, elle est représentée dans les champs, participant à l’exploitation de l’entreprise agricole familiale.

En Israël, la conscription militaire concerne les femmes également. Il est tout à fait logique qu’une kibboutzim soit représentée sur ces billets travaillant au champ, en uniforme militaire, prête à partir au combat.

 

1/2 lira 1958 -Banque d’Israel

 

Au Maroc, c’est une travailleuse agricole triant les fruits en usine qui est mise en avant sur le billet de 10 dirhams 1970.

10 dirham 1970 – Banque du Maroc

Peu à peu, elle s’émancipe et est représentée dans le cadre d’autres activités professionnelles. Sur le billet de 10 marks 1971 émis par la RDA, on peut voir une opératrice au travail dans une usine devant un pupitre de contrôle.


10 marks 1971 – RDA

La femme de pouvoir:
En Europe, nous bénéficions d’un exemple significatif avec la reine d’Angleterre. Elysabeth II est en effet représentée sur l’ensemble des billets qui ont été imprimés par la BoE (Bank of England) depuis son accession au trône en 1952. Il en est de même pour les billets émis par les différents billets émis par les pays membres du Commonwealth. Elysabeth II figure sur ces billets en tant que chef de l’Etat anglais et du Commonwealth. Cependant, contrairement au cas des figures allégoriques évoquées précédemment, l’Etat est représenté par une femme bien réelle qui exerce le pouvoir depuis plus de 60 ans… De par le monde, aucun homme, aucun dirigeant politique en exercice dans un pays démocratique ne sera resté, sur une aussi longue période, sur des billets de banque.

 

Un des panneaux avec pour sujet la reine d’Angleterre

Autre exemple de femme de pouvoir figurant sur un billet de banque, Charlotte, grande-duchesse de Luxembourg de 1919 à 1964, est née le 23 janvier 1896 et décédée le 9 juillet 1985. Elle succède à sa sœur aînée Marie Adélaïde qui abdique le 15 janvier 1919. Elle épouse le 6 novembre 1919 à Luxembourg le prince capétien Félix de Bourbon, huitième fils de Robert Ier de Parme, dont elle aura six enfants. À partir de 1943, la grande-duchesse Charlotte s’installe à Londres avec le gouvernement luxembourgeois, et s’adresse régulièrement à ses compatriotes grâce à la BBC. Très populaire, elle devient le symbole de la résistance du pays. Elle revient au Luxembourg le 14 avril 1945, et entreprend une grande tournée des régions dévastées par la guerre. En 1956, la grande-duchesse Charlotte reçoit la Rose d’or, décernée par le pape Pie XII. La fin de son règne est marqué par les débuts de la construction européenne. Elle abdique le 12 novembre 1964 en faveur de son fils aîné, qui devient le grand-duc Jean.

De même, Juliana d’Orange-Nassau née le 30 avril 1909 à La Haye, décédée le 20 mars 2004 au palais de Soestdijk, à Baarn (centre des Pays-Bas) orne un billet de 2 couronnes et ½ émis en 1949. Elle fut reine des Pays-Bas du 6 septembre 1948 au 30 avril 1980. Elle était la fille unique de la reine Wilhelmine et de S.A.R. le prince Hendrik des Pays-Bas Elle épousa, le 7 janvier 1937 S.A.R. le prince Bernhard des Pays-Bas. Elle en eut quatre filles. Elle occupa deux fois la fonction de princesse-régente, avant d’être intronisée reine des Pays-Bas, le 6 septembre 1948, après l’abdication de la reine Wilhelmine, sa mère. L’année suivante elle signa le transfert de souveraineté des Indes néerlandaises (l’Indonésie actuelle) au gouvernement républicain à Batavia (aujourd’hui Jakarta). Elle était une femme très simple, mais pouvait se montrer parfois très princière quand l’occasion le demandait. Elle fut très populaire, notamment pour sa présence aux côtés de ses sujets lors des graves inondations de 1953. Elle abdique le 30 avril 1980, jour de son 71e anniversaire, en faveur de sa fille aînée Beatrix.

La femme ambassadrice:
des cultures, des traditions

 

1000 francs avec contre valeur de 20 NF – type 1946 – Union Francaise – Département de la Réunion – IEDOM
portrait d’une Française et d’une Martiniquaise

 

 

10 NF – type 1962 – avec buste d’une jeune Antillaise – Département de la Guyane, Martinique, Guadeloupe – IEDOM

100 kip – type 1957 – Banque du Laos – Jeune femme dans un costume traditionnel Laotien devant une pagode

La femme, figure historique et/ou héroïque:
Le cas le plus emblématique est celui de Policarpa SALVARIETTA qui figure sur le billet de 2 pesos 1977 et de 10 000 pesos de 2001, émis par la COLOMBIE. Elle entra en résistance contre l’occupation espagnole de son pays, la Colombie et organisa un mouvement de résistance et d’espionnage dans sa ville d’origine, GUADUAS.

Arrêtée par les troupes d’occupation, elle fut conduite à BOGOTA pour y être fusillée publiquement. Selon les témoins de l’époque, elle montra le plus grand courage et la plus grande détermination jusqu’au poteau d’exécution. A sa mort, elle était âgée de 22 ans…

10000 pesos 2001 – Policarpa Salavarrieta – Banco de la Republica – Colombie

2 pesos oro 1977 – Colombie

Ces quelques commentaires ne vous donnent qu’un aperçu succin de cette exposition et du travail considérable que cela a demandé à Jean Louis, Jean Pierre et Joel, bénévoles du Club numismatique d’Argenteuil (CNA) en charge de sa réalisation.

Il convient de préciser que cette exposition, comme toutes les expositions organisées par le CNA, peuvent être mises à disposition d’un organisateur d’évènements ou d’un gestionnaire de site touristique qui le souhaiterait. Il suffit pour cela de contacter le Club Numismatique d’Argenteuil et son président, Jean Louis CAPPRY (cf page « vie des clubs – bourses »).

Le CNA vous donne par ailleurs rendez-vous, pour sa prochaine exposition, les 10 et 11 février 2018, Salle Jean VILAR à ARGENTEUIL.

Celle-ci sera constituée de deux parties, à savoir une première partie portant sur une rétrospective des expositions passées les plus marquantes du CNA et une seconde partie consacrée à la numismatique de la fin de la première guerre mondiale (année 1918) et de l’immédiat après guerre (ex: monnaies d’inflation allemandes).

 

Source : Joel du CNA et mise en forme de l’article NUMISMAG.

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