La Banque de France inaugure son coffre-fort géant. C’est en Seine-Saint-Denis que la Banque de France a choisi d’implanter son futur «pôle fiduciaire national». L’architecte Jean-Paul Viguier a conçu les bâtiments ultra-sécurisés qui s’étalent sur près de 25.000 m² à La Courneuve pour un budget de 95 millions d’euros. Mieux vaut prévoir une sécurité à la hauteur, puisqu’un quart des billets circulant en France pourraient transiter là, soit plus d’un milliard de billets. Un coffre-fort géant.
Si aucun billet ne sera imprimé sur place, c’est ici que se dérouleront des opérations de comptage, de tri, de stockage et de recyclage. Une activité qui sera très largement automatisée, prise en charge par des robots: une centaine de salariés devraient travailler sur le site à son ouverture en 2018, alors qu’ils sont actuellement 150 pour remplir la même mission sur le site parisien du Palais Royal.
dans lequel transiteront, à partir de mai 2019, tous les billets en circulation en Ile-de-France et un quart des coupures utilisées dans l’Hexagone. Soit un petit commerce de 1,1 milliard de billets de 5 à 500 euros chaque année.
Si la perspective d’un déménagement est loin d’enchanter tous les salariés, le site a été retenu pour son étendue avec un prix du foncier attractif, sa desserte par les transports en commun (pour les salariés) et sa proximité de l’autoroute (pour les convoyeurs de fonds ou pour l’envoi de renforts). Les premiers coups de pioches ont déjà été donnés et les fondations devraient être coulées au mois de mars au plus tard.
Conformément aux exigences de sûreté, le Nouveau Centre Fiduciaire comporte très peu d’ouvertures en façade. Les façades sur patios, lorsqu’elles ne sont pas soumises aux exigences de sûreté, seront vitrées plus généreusement, surtout si elles éclairent des bureaux ou des locaux de détente.
Un parcours largement automatisé
Le bâtiment – certifié Haute qualité environnementale (HQE) – est le premier centre automatisé de ce genre en Europe, explique le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau. Car si 120 salariés feront quotidiennement tourner le site, la majorité des tâches seront réalisées par des robots. Selon Thierry Para, directeur du programme Paris-La Courneuve, le principal défi du projet est d’«automatiser» et «mettre des robots dans un site aussi ultra-sécurisé qu’une centrale nucléaire». Tapis roulants, convoyeur de colis, robots de palettisation, machines trieuses, coffres mécanisés… autant d’éléments dans lesquels «nous investissons pour moderniser notre processus et être plus productifs», précise François Villeroy de Galhau. Un modèle de modernité qui a d’ailleurs inspiré nos voisins allemands, «en train de construire un centre similaire», ajoute-t-il.
Surface globale : environ 25 000 m²
Budget : 165 millions d’euros
Sources : TAKUJI SHIMMURA – NUMISMAG©