Le gouverneur de la Banque de France: « Non, le cash n’est pas condamné! »

Le gouverneur de la Banque de France: « Non, le cash n’est pas condamné! »

Dans une interview donnée par le gouverneur de la Banque de France François VILLEROY DE GALHAU au quotidien le Dauphiné libéré, ce dernier réaffirme la neutralité de la Banque de France sur la question de la suppression ou non de l’usage du cash dans l’économie française. La Banque de France est en effet, avec la direction de la DGFIP (Direction Générale des Finances Publiques), la Banque Centrale Européenne et la Commission Européenne, l’un des organes qui contrôle le cash payment system en France.

Le gouverneur de la Banque de France: "Non, le cash n'est pas condamné!"

François VILLEROY DE GALHAU, gouverneur de la BANQUE DE FRANCE


La répartition des rôles dans la filière du Cash


 

La production de billets de banque est assurée par la Banque de France, Oberthur Fiduciaire ou toute autre imprimerie fiduciaire européenne faisant partie du pool d’impression fiduciaire européen.

Les stocks sont conjointement gérés par la Banque de France et la BCE.

Le gouverneur de la Banque de France: "Non, le cash n'est pas condamné!"

Nouveau billet de 100€ – série ES2 au type Europe

Les mises en circulation des billets de banques (émissions monétaires, dans le vocabulaire technique de la Banque de France) sont réalisées sous la responsabilité de la Banque de France.

Enfin, le recyclage des billets et monnaies est réalisé en partie par la Banque de France et en partie par des opérateurs privés agréés par la Banque de France (banques, transporteurs de fonds notamment).

La Monnaie de Paris est quant à elle un opérateur, uniquement en charge de la fabrication des pièces de circulation et de la mise au rebus des pièces impropres à la circulation.

Le gouverneur de la Banque de France: "Non, le cash n'est pas condamné!"

Coins de frappe de la Monnaie de Paris


La Banque de France ne préconie pas la suppression

du cash, au contraire:


 

Notre confrére a posé au gouverneur de la Banque de France, Monsieur VILLEROY DE GALOP, la question de la possible suppression de l’usage du cash dans la vie quotidienne des français. La réponse de ce dernier est sans réserves.

« Non ! Deux transactions sur trois en magasin sont encore effectuées en espèces par les Français. Les espèces sont un élément très important de la liberté de choix des Français face à leurs moyens de paiement. Espèces (billets et pièces), cartes, mobiles, c’est aux Français de choisir. Notre rôle est de garantir l’égale qualité et sécurité, et l’égale accessibilité de chacun à ces moyens de paiement, y compris en billets. Il y a une tendance, c’est vrai, à la diminution des paiements en espèces, mais la Banque de France ne les abandonnera jamais. La Suède reste une exception en Europe.

Il y a un débat aujourd’hui sur l’accessibilité des Français aux distributeurs automatiques de billets (DAB). Nous étudions, avec les banques, l’implantation précise de ces DAB à travers le territoire
métropolitain. Nous publierons le résultat de ces travaux dans les prochains mois, mais je peux déjà vous dire que la situation semble dans l’ensemble assez satisfaisante : près de 99 % de la population française vit dans une commune où il y a un DAB sur place, ou un DAB à moins d’un quart d’heure de son domicile. Cependant, l’accessibilité va plus loin que cela : elle inclut avec la Banque de France, les banques, les transporteurs de fonds, les commerçants… Nous travaillons donc dans une logique de filière pour que l’usage des espèces, s‘il diminue, reste accessible. La liberté des Français de pouvoir payer en espèces fait partie de leur confiance dans la monnaie » (François VILLEROY DE GALHAU – interview Dauphiné libéré du 27/03/2019).

Le fait que la Banque de France se soucie de l’implantation des DAB sur le territoire national indique donc une volonté d’assurer un accés identique pour chaque français au cash, quelque soit son lieu de résidence et favorise son utilisation dans la vie qutodienne.

 


Une position qui n’est pas celle préconisée par le rapport CAP22 en 2018:


 

Cette position n’est pas forcément celle de l’ensemble des autorités économiques françaises. Nous vous renvoyons à l’article d’Olivier sur le rapport CAP22 (voir ici). Ce dernier préconisait la suppression du cash. Certes le rapport CAP22 est un rapport rédigé par un comité d’experts formé par le gouvernement et n’est donc pas un document ayant un caractère impératif. C’est avant tout un rapport qui a été rédigé pour déterminer les pistes à suivre pour permettre au gouvernement de réaliser 30 milliards d’économies par an. La suppression du cash n’est une de ces pistes.

Mais la volonté exprimé au travers des recommandations du rapport CAP22 est bien la suppression du cash et le passage à un systéme de paiement 100% numérique, comme en Suède.

Or, il semble bien que même ce pays à la pointe du cashless payment system soit en train de faire marche arrière, suite à différentes pannes informatiques, qui ont privé les suédois de tout moyen de paiement, pendant plusieurs jours… Allons nous entrer à nouveau dans une ère du « Cash is beautyfull »?

Le gouverneur de la Banque de France: "Non, le cash n'est pas condamné!"

Sources: Banque de France, Dauphiné libéré et NUMISMAG.

 

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